Georges Charensol, journaliste, historien: miroir de son temps.


En 1930 , G. Charensol publie :  " L’affaire Dreyfus et la troisième république " .

Voici ce qu’il écrit dans ses souvenirs :

-" Je lus le livre de Dutrait - Crozon préfacé par Charles Maurras.
   Destiné à démontrer la culpabilité de Dreyfus, ce livre me persuada tout au contraire de son innocence, et je proposais à Philippe Soupault et Léon Pierre Quint un livre objectif sur l’affaire.
   Je voulus également connaître Alfred Dreyfus qui, après la guerre de 1914, avait pris sa retraite avec le grade de colonel. Il me reçut longuement dans son appartement de Passy. "

Son livre, très vivant, est donc une introduction à l’Histoire de la troisième République à partir de 1870 et une synthèse des évènements qui précédèrent et accompagnèrent l’Affaire Dreyfus, tout autant qu’un récit de l’Affaire .

En 1894 , l’armée française continuait à jouir de l’absolue confiance du pays .
Tandis que le climat politique français entretenait un esprit de méfiance et de suspicion vis à vis de l’Allemagne :
-" Drumont, Rochefort, Déroulède, Cassagnac…ne cessent de prêcher la Revanche d’une part; de jeter d’autre part le trouble dans les esprits en montrant l’Allemagne à l’affût de toutes les occasions de reprendre les armes. "

(à propos de Drumont) : 
-" Sa campagne antisémite atteint à une violence à peine croyable.
Aux cris de " La France aux Français " ce sont chaque jour des appels au pillage et au meurtre…
Il dénonce la faiblesse du haut commandement ; le général Mercier, Ministre de la Guerre est plus particulièrement visé…

Dans ce débordement de passions, on conçoit l’importance qui est aussitôt attribuée à la moindre affaire d’espionnage. "

L’ouvrage décrit donc les évènements :

- La communication de renseignements secrets en direction de l’Allemagne, la découverte d’un bordereau par le ministère de la guerre, l’arrestation d’Alfred Dreyfus, son procès en 1894 et sa condamnation, les recherches du commandant Picquart, la révision du procès, l’affaire Zola, le procès de Rennes d’Alfred Dreyfus en 1899, la seconde révision du procès Dreyfus en 1904.

Mais G. Charensol démontre surtout comment les républicains sortirent victorieux de cette affaire, et comment le ministère Waldeck-Rousseau a pu s’attacher ensuite à un idéal de démocratie et de liberté.

En conclusion, il écrit à propos des années 1910 - 1914 :
Désormais les difficultés les plus graves peuvent naître, ce sont toujours les éléments foncièrement républicains qui tiennent la barre… ".